Nous voilà déjà au pays du soleil couchant : le Chili ! Et ici aussi, nos journées sont agrémentées d’aventures burlesques !

Il nous aura fallu pas moins de 12 heures d’avion (2 repas, 3 films et seulement 3 heures de dodo !) pour rallier les côtes chiliennes ! Et comme si nous n’étions pas assez décalqués comme ça, nous avons fait un « Retour dans le passé » de 5 heures, faisant de notre 6 mai 2012 une journée de 36 heures ! Imaginez notre tête !!

Il n’y a pas de doute : on a bien changé de continent ! Les vallées verdoyantes de la Nouvelle-Zélande ont laissé place aux immenses montagnes désertiques, sèches et arides de la Cordillère des Andes, la petite mégapole calme et riche d’Auckland est bien loin de la déserte et froide Santiago ! Une ville qui au premier abord semble austère : des bâtiments gris à l’architecture glaciale ornés de milliers de tags plus délurants les uns que les autres, des rues désertes de monde, tous les commerces fermés à doubles tours derrière leurs grilles de protection (dimanche oblige !)… Les seuls signes de vie sont les dizaines de chiens errants qui se sont installés dans la ville et les patrouilles de policiers qui tournent à chaque coin de rue… L’ambiance est posée : ici on ouvre l’œil et le bon !

Après 3 jours en mode zombie, où nos seules aventures dans la ville se limiteront à aller au boui-boui d’en-bas pour manger les cochonneries locales, où le guacamol est l’ingrédient de base de tous plats, on se met enfin à l’heure chilienne ! Il était temps !

A l’aube de notre quatrième jour, on découvre enfin la ville en plein action : des vagues de chiliens sortent des bouches de métro pour rejoindre leur travail, les cireurs s’acharnent à faire briller les chaussures de ville, les bus klaxonnent et ronronnent à chaque carrefour et les vendeurs à la sauvette se sont installés à tous les points stratégiques de la ville ! Cette vision réconforte et éloigne l’ambiance ghetto dans laquelle nous étions arrivés.

Nous verrons la plupart des lieux clés de la ville. La Plaza de Armas, esplanade centrale où les joueurs d’échec s’affrontent aux sorties des bureaux, où l’on mange le traditionnel « Completo » (hot-dog au guacamol), où l’on déambulle dans les galeries marchandes environnantes, où les touristes se rassemblent pour visiter l’église, etc.

Le « Mercado Municipal », au nord de la ville, est le marché à voir ! Un enchainement de stand, plus alléchants les uns que les autres ! Une variété de fruits et légumes comme on en avait pas vue depuis bien longtemps : fraises, framboises, clémentines, bananes, pommes, poires, abricots, figues, tomates, concombres, patates, choux de tous les sortes, poireaux, salades, radis, betteraves, navets, carottes, olives, artichauts, asperges, … et bien d’autres inconnus par chez nous ! Les étalages de viandes et poissons sont tout aussi grandioses ! Un festin pour les yeux et les narines ! L’intrus du marché : les stands « Tout pour le chien » ! Des échoppes où les croquettes sont présentées dans d’énormes tonneaux et vendus en quantité industrielle ! Là, il vaut mieux se boucher le nez !

On quitte le marché pour déambuler dans le quartier de Bella Vista au nord est de la ville. Le coin branché de la ville, où les bars et les restaurants se sont installés à côté des galeries d’artistes et des riches villas barricadées derrière leurs murs de barbelés et protections électriques ! Et oui, l’endroit est réputé pour être le fief des voleurs et pick-pockets qui agissent à la sortie des bars ! Très peu fréquentable de nuit donc ! En journée, l’ambiance est tout autre : une suite de petites ruelles calmes où les maisons colorées sont à l’ombre des grands arbres qui arborent les avenues et où chaque petit métre carré de mur devient une fresque pour les artistes de rues. Des dizaines et des dizaines d’aquarelles toutes extravagantes ornent les rues et transforment le quartier en musée en plein air ! Ca change des loulous de chez nous qui manquent profondèment de technique et ne jurent que par « 9-3 en force » !

Enfin, c’est aussi à Santiago que je ferais mes premiers pas en espagnol ! Et oui, c’est parti pour 3 mois et demi où l’anglais et l’allemand ne me seront que très peu utile, il faut donc se mettre au local ! Qu’à cela ne tienne, je ferais de l’espagnol ma quatrième langue parlé, y’a plus qu’à s’entrainer ! Grâce à Seb, qui y’a pas à dire, enchaine bien mieux l’espagnol que l’anglais (!), j’apprend rapidement le minimum de survie ! « Quisiera comprar un completo y un cerveca por favor », « Estoy buscando la estacion de autobus por favor » ou encore « Es possible tener un habitacione para tres persones por dos noches » n’ont plus aucun secret pour moi ! Je peux donc me nourrir, me déplacer et trouver un toit ! L’essentiel de tout routard ! Mais je compte bien étendre mon vocabulaire et mettre, d’ici peu (du moins je l’espère !) la misère à Seb !

Gros bisous et à très vite !