Après deux jours passés à Phnom Penh, nous revoilà sur les routes ! Après l’incontournable heure d’attente à la gare routière (les cambodgiens sont presque aussi ponctuels que les indiens !), on monte à bord du bus qui nous conduira à Battambang, deuxième ville du Cambodge. A peine le temps de quitter la ville, qu’Antoine remarque que nous avons d’étranges compagnons de route sous la banquette d’à côté : dans un panier à provision se cachent trois petit chiots adorables ! Et vous me connaissez, il n’aura pas fallu 5 minutes pour que j’en ai un sous le bras ! C’est décidé, je l’embarque ! Mais les 10 000 « Rend le » d’Antoine, auront eu raison de moi, je m’en sépare toute triste et le rend à son super propriétaire qui lui aura donné un œuf dur et des crackers pour seul repas.
Après 7 heures de bus, on débarque donc à Battambang et, comme à chaque fois lorsque des étrangers sortent d’un bus, c’est la débandade entre tous les rabatteurs d’hôtels. Un cauchemar qui sera très vite écourté par ma patience (plus que limitée après 7h de bus) et mon envie primaire d’une bonne douche !
Une bonne nuit de sommeil plus tard, nous voilà requinqués pour pouvoir découvrir la ville à bicyclette ! C’est un vrai havre de paix (ce qui est très appréciable après la stressante et bruyante Phnom Penh) qui recèle pas moins de huit temples bouddhistes tous plus beaux les uns que les autres : des temples aux couleurs chaudes et vives, des jardins où tous les arbres sont en fleurs, des cours où les chevaux, les chiens et les poules vivent en parfaite harmonie. Les nombreuses maisons laissées à l’abandon servent d’habitation pour les bonzes qui s’y sont installés et de salle de classe pour les enfants. En entrant dans ces lieux sacrés, on oublie tout : la beauté et le calme des lieux nous envahissent et imposent le respect, on distingue à peine le bruit de la ville et le temps semble s’arrêter. Et c’est dans ces moments là que l’on se sent privilégiés, privilégiés de pouvoir découvrir des endroits comme ceux là et de pouvoir en faire partie, ne serait-ce que pour une journée.
Je garderai la journée du 2 février 2012 très longtemps en mémoire : en flânant à bicyclette dans l’un de ces temples, je rencontre un bonze qui est en train d’apprendre le français avec son professeur octogénaire à la robe orange. On distingue sur le tableau blanc les mots « fenêtre », « lit » ou encore « fête ». Une coïncidence qui nous aura permis de faire une très belle rencontre avec un bonze de 23 ans avec qui on parle de tout et de rien. On découvre qu’il est professeur d’anglais pour les enfants et il nous propose de venir participer à son cours : à peine me l’a-t-il proposé, que je lui réponds « Yes of course, it would be a pleasure ! At what time should we come ? ».
Et nous voilà embarqués dans ce qui restera un grand moment de ce voyage : une classe d’une vingtaine de jeunes cambodgiens nous accueille, avec un regard curieux et admiratif et une soif d’apprendre sur nous, pour une heure de leçon d’anglais. Les premiers instants sont coincés et hésitants : ils sont très timides, limite gênés, et moi un peu nerveuse ! Mais une fois les présentations faites, les questions fusent « What’s your name?, where are you from ?, Are you married ? How do you like Cambodia ?, What do you do ?, What’s your favorite animal ?, What do you eat in France?, etc.»
Un grand moment d’échange où j’ai pris énormément de plaisir à donner et recevoir des sourires, des regards, des rires… Les mots ne suffisent pas à décrire ce sentiment qui m’a envahit depuis cet instant : je dirais simplement que je suis heureuse et reconnaissante d’avoir vécu ce moment avec ces enfants !
Notre deuxième journée à Battambang sera riche en surprise aussi ! La région recèle de nombreuses merveilles qui méritent d’être vues : qu’à cela ne tienne, James, notre chauffeur de touk-touk est bien décidé à tous nous faire découvrir !
Première étape à Ek Pnom Wat, un temple (et oui un autre !) protégé par un énorme Buddha blanc ! Il a même du mal à rentrer dans l’objectif celui-là ! Sur la route, on s’arrête dans un village pour découvrir comment sont fabriquées les feuilles de riz : il ne faut pas moins de 25 Kg de riz, des litres de lait, le savoir faire local, et une journée de séchage pour faire, à peine 2000 feuilles de riz vendus à $0,50 les 100. Autant dire un travail de misère ! Mais qui fait vivre de nombreuses familles.
Notre périple continu, au sud de la ville à présent, en direction du fameux Bamboo Train ! Quelques bambous font office de planche, posés sur deux essieux (amovibles, ben oui, la marche arrière ils ne connaissent pas encore et le demi tour sur chemin de fer, même la SNCF ne l’a pas encore inventé !) et un moteur et nous voilà embarqués à 40Km//heure sur des rails plus tout à fait aux normes et plus tout à fait parallèles non plus d’ailleurs ! Cela suffit largement pour manger quelques insectes (fallait pas oublier de fermer la bouche !) et se transporter dans le monde de Tom Sawyer au milieu des champs en friche et des points d’eau !
Bien décidé à nous faire découvrir toutes les particularités de sa région, James nous arrête dans une cave… une cave à vin… du vin au Cambodge ? Et ben oui ! Et c’est parti pour une dégustation hors norme ! Devant nous quatre verres : un verre de vin rouge, un verre de Brandy et deux jus de fruits locaux au gingembre et au raisin rouge. Comment dire ? Ce fut une expérience… digne de la célèbre scène des bronzés font du ski ! « Ca déboucherait un chiotte » comme on dit vulgairement chez nous !
Nous repartons, avec quelques grammes en plus dans le sang, pour ce qui sera mon pire cauchemar de la journée : un pont suspendu ! Deux câbles en acier d’une sureté plus que douteuse qui tiennent une dizaine de plaque de métal, le tout à une hauteur d’environ 8 mètres (selon la super perspective d’Antoine) ou plutôt 50 mètres (selon mon super vertige !) !
On finira notre journée par deux superbes temples, le premier qui m’aura presque tué avec ses 354 marches et le deuxième qui règne sur la région du haut de sa montagne. Un lieu chargé d’histoire où des milliers de cambodgiens ont été exécutés par les khmers rouges dans ses caves.
Et pour finir en beauté, on assistera à un phénomène naturel fantastique : les milliers de chauves souris qui dorment dans ses grottes sortent tous les jours à la même heure, telle une nuée d’abeilles qui s’envolent butiner dans les champs avoisinants. Un spectacle grandiose, dans un ciel orangé, qui aura durée près de 20 minutes ! Juste sublime !
C’est donc avec pleins d’anecdotes dans la tête que nous quittons Battambang et sa région. Nous sommes maintenant à Siem Reap, plus qu’impatient de découvrir le temple d’Angkor et ses secrets ! La suite de mes aventures très bientôt !
Je vous embrasse !